Denis Rousselle | Photographie





Fensch Vallée (2009-2014)

Posté par Denis Rousselle , le 24 août, 2018

Lorsque je suis venu m’installer en Lorraine, c’était l’image d’une région assombrie par la fumée des usines que j’avais en tête. Ce que j’ai découvert en m’installant à Nancy au milieu des années 2000 était bien différent. Mais j’ai très vite voulu me confronter à cette image que j’avais pu avoir, découvrir ce versant industriel de la Lorraine. Un versant souvent mis à part, auquel on ne pense pas ou plus et que les touristes ne visitent pas. Comme isolé au fond d’une vallée.

La première chose qui frappe lorsque l’on parcourt la vallée de la Fensch, c’est un paysage ponctué de ces hautes structures de métal qui se dressent dans un ciel souvent de plomb et d’usines plus imposantes les unes que les autres. Une continuité urbaine ininterrompue aussi, depuis Fontoy en amont, jusqu’à Florange en aval.

Mais il y a également des temps morts dans cette continuité urbaine. Espaces aujourd’hui vides, mais qui, il n’y a pas si longtemps encore, vivaient du mouvement de va et vient des ouvriers et des machines. Des lieux qui ne trouvent de remplaçant à ces activités disparues. L’air y est dense, pesant, et le temps comme suspendu, dans l’attente. Avec peut-être un sentiment d’abandon, à l’origine des bouleversements politiques locaux.

Si l’époque dorée par les étincelles et le métal en fusion semble passée, la vie se maintient dans cette vallée. Toutes les usines n’ont pas fermé et ne sont pas désertées. Même ralenti, le mouvement perdure le long de cette Fensch, à l’image du cours d’eau qui donne son nom à la vallée.
Un cours d’eau comme effacé lui aussi, souvent masqué, parfois couvert par l’urbanisation et l’industrialisation. Il apparaît de ci de là, entre 2 usines, fugitif, bétonné ou tracé au cordeau, pour ne retrouver la liberté qu’en rejoignant la Moselle. A l’issue d’une vallée à la fois écrin glorieux de l’industrie sidérurgique et cicatrice douloureuse.

Les photographies ont été réalisées entre 2009 et 2014. Le titre de la série, « Fensch Vallée », fait référence au titre de la chanson de Bernard Lavilliers, dans laquelle il évoque la « vallée des anges », les usines et ceux qui y travaillent.

 

 

fsch_vallee fsch_vallee fsch_vallee fsch_vallee fsch_vallee fsch_vallee fsch_vallee fsch_vallee fsch_vallee fsch_vallee fsch_vallee fsch_vallee fsch_vallee fsch_vallee fsch_vallee fsch_vallee fsch_vallee fsch_vallee fsch_vallee fsch_vallee fsch_vallee fsch_vallee fsch_vallee fsch_vallee fsch_vallee fsch_vallee fsch_vallee fsch_vallee fsch_vallee fsch_vallee fsch_vallee fsch_vallee fsch_vallee fsch_vallee fsch_vallee fsch_vallee fsch_vallee fsch_vallee

>